Les Trois mille pyrénéens.
Les mouvements tectoniques, il y a 35 millions d'ans, sont à l'origine de la collision des plaques ibérique et euro asiatique, c'est le germe d'un plissement qui donnera naissance à la chaîne montagneuse connue maintenant sous le nom de Pyrénées.
Durant des milliers d'années les trois mille n'existèrent pas dans les Pyrénées. Les sommets y étaient, mais on ne les avait pas mesurés et on n'en avait seulement qu'une vague connaissance. Pour les populations primitives, pour celles qui habitaient la partie centrale de la chaîne ou celles qui l'observaient de loin, il existait des montagnes qu'elles supposaient plus hautes que d'autres, puisque ce n'est pas sans raison qu'elles sont caparaçonnées de neige une bonne partie de l'année. Leurs formes ou ensembles de cimes auraient inspiré plusieurs noms pour elles, mais il n'y avait pas de notion claire sur la structure complexe des cimes et vallées, excepté quelques passages fréquentés depuis toujours. Ce savoir-là appartenait aux habitants les plus proches et ceci leur suffisait pour profiter des ressources que la montagne mettait à leur portée au cours des saisons; ayant assez de travail, ils ne se préoccupaient pas de divulguer cette connaissance, au cas où quelqu'un eût voulu la connaître.
La définition du "Système métrique des poids et mesures" de la France révolutionnaire de 1799 et sa lente adoption (dans les royaumes d'Espagne en 1849), les travaux topographiques accomplis pendant les XVIIIème et XIXème siècles et la fascination produite par les chiffres ronds, donnent lieu à la naissance des trois mille pyrénéens, ceux qui sont retrouvés dans les premières listes de sommets que les officiers géodésiques et ultérieurement les cartographes élaborent. Les voilà, avec de noms qui, aujourd'hui nous semblent bizarres et en même temps familiers, mélangés avec d'autres cimes moins élevées, dans l'attente d'être découverts par les pyrénéistes naissants. Ceux qui, comme ailleurs, depuis le versant nord initialement, commencent par diriger leurs regards, puis leurs pas, vers les sommets les plus hauts.
Les listes des trois mille.
Tout au long des deux cents ans d'histoire pyrénéiste beaucoup de listes des trois mille ont été établies. Il y a une caractéristique commune à toutes : c'est qu'elles reposent sur les précédentes en y ajoutant quelques cimes, chose normale en l'absence d'une étude approfondie du sujet. Compte tenu de la complexité orographique, on trouve toujours une nouvelle hauteur qui, aux yeux de ceux qui la remarquent, a autant voire plus de mérites que celles existantes. Cette caractéristique concerne toutes les listes, y compris les plus actuelles. Et ainsi, par accumulation, le nombre des trois mille va en augmentant. Ces listes que nous connaissons, nous essaierons de les reporter toutes dans ce blog. Il est intéressant d'observer comme chaque fois, avec le temps qui passe, de nouvelles cimes s'ajoutent.
FTer
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