mercredi 10 août 2011

Hipólito Maeso Rueda.

Le chiffre magique et capricieux des 3000 mètres a fait que beaucoup d’alpinistes, envoûtés par la Chaîne Pyrénéenne, aient eu l’initiative d’atteindre tous ses sommets au-dessus cette altitude ronde. Des listes de sommets, il y en a eu beaucoup depuis le début du pyrénéisme. Mais aujourd’hui, en plus de la liste du Centre Excursionista de Lleida, il existe la liste des 212 trois mille de Buyse, qu’avec le groupe des “Chasse-fantômes” nous essayons de compléter en nous basant sur la seule règle objective proposée depuis sa création par l’équipe: qu’il existe 10 mètres au moins de proéminence. Ainsi, nous pouvons trouver de « nouvelles » pointes ou rejeter celles qui n’ont pas la dite proéminence. Et tout ceci surtout, grâce à la facilité des mesures fournies par les GPS de plus en plus populaires.

Il y a de plus en plus d’alpinistes qui ont réussi l’ascension des sommets au-dessus de trois mille mètres dans les Pyrénées. Déjà certains l’ont fait avec un mérite remarquable : Jordi Farré et Jesús Almarza, du CEL, les atteignaient tous pendant l’année 1998. Marta Alejandre et deux autres alpinistes les ont parcourus durant 52 jours continus entre septembre et octobre 2010.

D’un autre côté, Javier Fernández, un garçon valencien, seulement âgé de 16 ans, en 2005, accomplissait la liste des trois mille. A l’opposé, le « jeune » Lluis Garrofé, de Tartareu (Lérida), est sur le point de terminer la liste du CEL âgé de 80 ans !

Mais cette entrée nous voulons la dédier à l’alpiniste Hipólito Maeso. Ce madrilène de naissance, et pyrénéiste d’adoption, en plus de présenter un curriculum d’ascensions et d’escalades frappantes, a, ce que nous jugeons un exploit difficile d’égaler : faire tous les sommets de la liste des 212 en 34 jours continus d’activité, entièrement à pied et presque tous en solitaire.

Hipólito Maeso fit ces ascensions pendant l’été 1999, précisément l’année qu’il marchait sur ses 50 ans, montrant qu’il n’est pas nécessaire d’aller à des montagnes exotiques pour réaliser des exploits alpinistes de premier ordre. Le récit de son parcours est recueilli dans le livre qu’il a lui même publié en 2001 : « Qué bonitos son los Pirineos », œuvre qui, actuellement, est assez difficile à trouver.

Malheureusement, 5 ans après, en juillet 2004, Hipólito Maeso, à côté de Roberto Vázquez, périssait, après avoir escaladé dans les Alpes, la pointe Dufour. Ils affrontèrent la descente au milieu d’un grand orage et de forts coups de vent qui les emportèrent à jamais.

En plus de rappeler les gestes importants qu’il est encore possible de faire dans les Pyrénées, nous voulons aussi souligner les apports qu’Hipólito fit au long de son parcours pour compléter la liste des trois mille. Ainsi, dans le livre susnommé, nous pouvons signaler diverses notes et commentaires sur les trois mille : il parle des énigmatiques Aiguilles du Clot de la Hount, de sommets qui sont passés sans se rendre compte (ont-ils en réalité les 10 mètres de proéminence ?), sur la non inclusion dans la liste des 212 du Pic Lentilla ou Campbieil SSW, des trois possibles sommets de la Pale de Crabounnouse, du peu de singularité d’une des aiguilles dans la crête du Lézat, des deux pointes de l’Aiguille Argarot (que mentionne déjà la nouvelle carte de l’Editeur Alpina et que les Chasse Fantômes ont vérifié comme nouveau trois mille) ou les doutes sur le sommet réel de l’Aiguille Russell Supérieure.

Couverture du livre écrit par Hipólito Maeso décrivant son parcours pyrénéen.


Quatrième page de couverture de la même œuvre.


Pour nous, sans aucun doute, ce serait un honneur qu’il fît partie de notre groupe de Chasse Fantômes.

Carles

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